A l’occasion de la fête du livre jeunesse, en juillet dernier, Carole Trébor, présidente de la Charte, a écrit cette tribune, cosignée par Marie Pavlenko, administratrice et Valentine Goby, vice-présidente :
Cet alarmant constat m'a remis en mémoire l'aveu surprenant (et un brin provocateur ?) de François Busnel, fin 2010, témoignant, si ce n'est de son mépris, du moins de sa méconnaissance profonde de la littérature jeunesse :
Je dois l'avouer, je n'ai jamais cru aux
vertus de ce que le monde de l'édition appelle la "littérature
jeunesse". Sans doute est-ce une tare, mais ce "secteur" m'est toujours
apparu comme une invention marketing destinée à écouler une production
souvent mièvre et à soutenir des maisons en mal de chiffre d'affaires.
Je n'en accable ni les éditeurs ni les lecteurs, mais ma propre
incapacité de me plonger avec délice dans des versions expurgées de chefs-d’œuvre dits "classiques" ou des resucées plus ou moins niaises
de textes que l'on gagnerait à faire lire dans leur version originale.
Je préfère garder en tête la réponse que lui a faite Alain Serres, des Éditions Rue du Monde :
Vous pouvez aisément l'observer, il existe bien moins de productions
mièvres ou à objectif strictement commercial dans le livre jeunesse que
dans le livre adulte ! Question de volume. Et si l'on compare proportionnellement, pour un livre niais qui ne prend guère l'enfant au
sérieux (bien-sûr qu'il en existe, et des particulièrement affligeants
!), combien d'ouvrages qui considèrent les adultes comme des tartes en
leur romançant la vie d'une héroïne d'émission de téléréalité, et de
manière tout aussi gratinée ?!